A la suite de la mise en redressement judiciaire de la société Aristophil et de la mise en examen pour escroquerie en bande organisée et blanchiment de fraude fiscale de ses dirigeants, une cinquantaine d’investisseurs floués se sont réunis pour créer
la première association nationale indépendante et défendre collectivement leurs intérêts, dans ce qui risque de devenir le plus gros scandale financier de la décennie.Cette association, ADILEMA (Association de Défense des Investisseurs en LEttre et MAnuscrits) a été immatriculée à la préfecture de Versailles le 4 mars 2015 et dispose d’une présence numérique à travers un site Internet : www.scandalearistophil.fr. Les Cabinets PDGB et GOSSET assurent la défense des investiiseurs membres de l'association.
La première association nationale véritablement indépendante regroupant des investisseurs impliqués dans le dossier
Plusieurs associations ont été créées depuis que le scandale Aristophil a éclaté mais elles l’ont été pour la plupart, soit au plan local, soit à l’initiative de professionnels directement impliqués dans cette affaire (notamment des conseils en gestion de patrimoine). Le président de l’ADILEMA agit pour le compte de ses parents qui ont investi près de 2 millions d’euros dans les produits ARISTOPHIL, représentant les économies de toute une vie. L’association regroupe des investisseurs venus de toute la France et souhaite décupler le nombre de ses membres afin de peser dans les batailles judiciaires qui s’annoncent.
L’association : une réponse structurée pour faire face à des procédures complexes
C'est pour aider les investisseurs dans le maquis des procédures judiciaires que l'association s’est attaché les services de deux cabinets d’avocats, capables d’assister l’association en droit des procédures collectives, droit financier et droit pénal. Les honoraires de ces cabinets spécialisés seront mutualisés grâce à l’effet de levier que représente une association d’investisseurs. L’association fonctionne par ailleurs avec un système de parrainage qui incite les investisseurs à rejoindre l’association.
« Le nombre, comme la mutualisation de nos moyens de défense nous permettra de peser face au système Aristophil dont les dirigeants ont fait de la complexité des montages financiers, leur modèle économique, au détriment d’investisseurs isolés. Pour la déclaration de créances et les revendications de propriété auprès des mandataires judiciaires, le temps est compté pour chacun d’entre nous. Il ne reste que quelques semaines avant la date de forclusion, début mai », souligne le président de l’association, Xavier Deroche.
Un scandale financier de grande ampleur
Avec 18000 épargnants concernés et plusieurs centaines de millions d’euros en jeu, l’affaire fera partie des grands scandales qui auront émaillé l’histoire des épargnants français. Des intermédiaires agissant comme conseillers en patrimoine proposaient aux épargnants de devenir copropriétaires de lettres et manuscrits prestigieux emblématiques du patrimoine culturel, pour un temps déterminé, durant lequel la société Aristophil promettait un rendement annuel de 8%, avec une garantie de rachat de l’indivision au terme du contrat. La brigade financière soupçonne la mise en place d’une gigantesque pyramide de Ponzi, système dans lequel le capital des nouveaux investisseurs permet de servir les intérêts promis aux précédents. Les sommes importantes et parfois considérables (plusieurs centaines de milliers d’euros) que certains investisseurs ont placées dans les contrats Aristophil, mettent en péril l’équilibre des familles de ces épargnants abusés.
«Face à ce système Aristophil, nous avons besoin de sortir de l’isolement et de partager nos expériences pour mieux nous défendre. C'est d’autant plus important qu’échanger entre nous permet de faire remonter à la mémoire, des faits jugés comme anodins, qui pourtant seront décisifs pour nourrir les dossiers de plaidoirie. C’est pour cela que nous avons ouvert dans notre site internet, un forum privé pour que les membres de l’association puissent communiquer entre eux», précise le président de l'association.